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que nous allions entrer enfin dans le souterrain que nous avions découvert. Nous fîmes tout ce que nous pûmes pour élargir l’entrée, mais ce jour l’équipage du bateau ne nous aida point comme de coutume. Il semblait, au contraire, que les matelots eussent l’intention de nous empêcher d’aller plus loin, et que voyant que nous avions découvert la porte du souterrain, ils voulussent nous faire perdre le fruit de notre peine. Ils prétendirent qu’ils ne pouvaient plus rester avec le bateau dans ces parages, et que si nous ne venions pas sur-le-champ à bord, ils seraient obligés de partir et de nous laisser là. Sur notre refus, ils mirent le genou en terre, et jetèrent du sable sur leurs visages, en déclarant qu’ils ne resteraient pas un moment. C’est qu’ils avaient promis aux cacheffs de nous jouer quelque tour pour interrompre nos travaux quand nous serions arrivés au terme des fouilles ; mais toutes ces ruses furent inutiles. Après avoir élargi le passage que nous avions creusé, nous eûmes le plaisir de descendre les premiers dans le plus beau et le plus vaste souterrain de la Nubie, et de voir un monument qui peut aller de pair avec les plus beaux monumens d’Égypte, à l’exception de la tombe découverte récemment à Bebanel-Malouk.