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percer la butte jusqu’à la porte du temple, et pénétrer dans l’intérieur.

Je divisai les ouvriers en deux troupes, que je plaçai sur les deux côtés de la figure colossale élevée au-dessus de l’entrée. Ils travaillèrent le premier jour assez bien ; mais ils étaient en trop petit nombre pour qu’on pùt remarquer même l’endroit où ils avaient enlevé du sable. Voyant que l’ouvrage traînerait en longueur de cette manière, je fis le soir au cacheff l’offre de payer trois cents piastres, à condition qu’on m’ouvrirait le temple. Cette proposition fut acceptée par le prince et ses gens. Ils entreprirent l’ouvrage avec beaucoup de ferveur, espérant de finir dans trois jours, attendu que le cacheff avait mis quatre-vingts hommes à la besogne ; mais, à la fin de la troisième journée, il n’y eut pas plus d’apparence de succès qu’au commencement. Ils se découragèrent, et, sous prétexte d’être obligés de célébrer le rhamadan, qui allait commencer le lendemain, ils nous plantèrent là, emportant les trois cents piastres dont nous avions payé une partie avant la première journée, et le reste à la fin de la troisième. Pendant ce temps, les cacheffs dînaient régulièrement avec nous, et toute leur suite en faisait autant. Notre repas consistait en un morceau de mouton cuit