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et nous nous contentâmes d’un seul bateau pour toute la compagnie. Nous résolûmes d’envoyer notre interprète à Esné pour y chercher des provisions, ne pouvant en avoir à Assouan. Au 4 juin, nos compagnons de voyage, Irby et Mangles, proposèrent de célébrer l’anniversaire de la naissance de S. M. Georges. III. En conséquence, nous prîmes un vieux pavillon que nous avions dans le bateau, et nous l’arborâmes sur les propylées les plus élevées de l’île. À midi, nous rassemblâmes toutes nos armes à feu pour tirer les vingt-un coups d’étiquette ; mais, comme le nombre de ces armes se réduisait à cinq, nous étions obligés de charger de nouveau immédiatement après avoir tiré. Aussi le feu et le soleil échauffèrent tellement les canons de nos armes que nous pouvions à peine les toucher. Le soir, nous répétâmes nos réjouissances, à la grande frayeur des habitans du pays qui ne pouvaient concevoir comment nous prodiguions notre poudre sans tuer personne. Notre feu de mousqueterie dut les convaincre toutefois que nous étions bien préparés à la défense, dans le cas d’une attaque. Le lendemain, madame Belzoni arriva du Caire ; elle avait fait le voyage, accompagnée seulement de Jacques, notre domestique irlandais. Ne pouvant l’emme-