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vent mille moyens de faire voir à l’étranger que la nature leur a donné des attraits pour plaire. Un voile qui tombe ou se dérange par hasard, sert à la fois la coquetterie que commande la nature, et la modestie que prescrivent les mœurs.

Quand un jeune homme veut se marier, il va trouver le père de celle qu’il a choisie, et convient avec lui du prix qu’il met à la cession de la fille. Dès que le marché est conclu, il examine combien d’argent il peut destiner à la noce. L’établissement du ménage n’exige pas de grandes dépenses. Trois ou quatre pots de terre, une pierre pour broyer le grain, et une natte pour coucher, voilà tout l’ameublement dont il a besoin. La femme apporte son vêtement et ses bijoux ; si le jeune marié est galant, il lui fait cadeau d’une paire de bracelets d’argent, d’ivoire ou de verre ; alors le bonheur de la mariée est au comble. La maison est toute prête ; c’est une caverne sépulcrale ; elle ne donne aucun souci pour le loyer ni pour les frais de réparation. La pluie ne traversera jamais le toit ; il n’y a pas de porte ; on peut s’en passer, car il n’y a rien à fermer, si ce n’est pourtant une sorte d’armoire qu’ils font en terre et paille durcie au soleil, et dans laquelle ils serrent leurs effets précieux. Une planche de cercueil de momie sert de porte