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temple lui en avait donné la première idée.

Ce qui rend admirables les sculptures des anciens Égyptiens, c’est la hardiesse de l’exécution. La proportion gigantesque des statues forçait les artistes à bien calculer l’effet de leur ouvrage. Lorsqu’ils faisaient des figures de grandeur naturelle, ils pouvaient observer les proportions du corps humain ; mais quand il s’agissait de statues de trente à cinquante pieds de haut, il fallait bien excéder les proportions naturelles de la tète et de toute la partie supérieure, qui, destinée à être vue de loin, aurait sans cela manqué d’effet, et fait paraître la statue informe. Quelle patience et quelle peine il a fallu pour sculpter ces innombrables hiéroglyphes, qui couvrent les pierres de tous les édifices ; et ces figures qui décorent et les temples, et les tombes, et les obélisques ! On se servait en général pour la sculpture de quatre sortes de roche, d’une pierre sableuse, du calcaire, de la brèche et du granit. À l’exception de la première, elles étaient toutes très-dures, et, ce qui est assez singulier, nous ignorons avec quels outils on les taillait. Ceux de nos jours auraient bien de la difficulté à tailler le granit, et je doute qu’ils pussent réussir à en rendre la surface aussi lisse, qu’on le voit sur l’ancien granit d’Égypte. Je présume, au