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en nubie, etc.


taine vivacité aux attitudes et animer les figures. Ils connaissaient à peine la perspective, et dessinaient toujours les figures de profil. Je parlerai du procédé qu’ils employaient pour sculpter et peindre, lorsqu’il sera question de leurs tombeaux qui en offrent de beaux modèles. Ils ne connaissaient d’autres couleurs que le rouge, le bleu, le jaune, le vert et le noir ; ils avaient deux nuances de bleu, le clair et le foncé. Avec ce petit nombre de couleurs, ils décoraient leurs temples, leurs tombeaux, enfin tout ce qui était susceptible d’être peint. Cependant, quoiqu’ils eussent peu de couleurs, je suis sûr qu’ils ne les employaient jamais toutes dans le même morceau.

Quant à leur architecture, il est vraisemblable qu’elle était en harmonie avec leurs opinions religieuses. Il faut se rappeler, par les auteurs anciens, que les Égyptiens croyaient qu’après trois mille ans, leur corps et leur âme commenceraient une nouvelle vie. Il est donc probable qu’ils ont voulu rendre leurs édifices assez durables pour qu’ils pussent leur servir encore après leur retour sur la terre. On a cru long-temps qu’ils n’ont pas connu l’art de ceintrer leurs voûtes. Cependant mes observations infirment cette opinion générale. D’abord