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en nubie, etc.


trailles, et les entraîne avec elle. Le natrum consume les chairs, et il ne reste du corps que la peau et les os. Cette opération finie, ils rendent le corps sans y faire autre chose.

« La troisième espèce d’embaumement n’est que pour les plus pauvres. On injecte le corps avec la liqueur nommée surmaïa ; on met le corps dans le natrum pendant soixante-dix jours, et on le rend ensuite à ceux qui l’ont apporté[1]. »

Voilà le récit d’Hérodote. On peut aujourd’hui encore reconnaître, par l’état de conservation des momies, les diverses classes sociales auxquelles les personnes ont appartenu. L’examen de ces momies donne lieu aussi à d’autres remarques que j’exposerai ici succinctement. Je dirai d’abord dans quel état j’ai trouvé les momies encore intactes de la classe principale, et ce que l’on en peut inférer relativement à leur embaumement et à la manière de les ensevelir. Je suis obligé, dès le début, à contredire Hérodote, mon vieux guide, et qui, en cette matière comme en quelques autres, n’a pas été bien informé par les Égyptiens[2]. D’abord, en parlant des

  1. Hérodote, trad. par Larcher, liv. II, 86–88.
  2. Depuis long-temps on éprouve de la difficulté à accorder quelques-uns des détails donnés par Hérodote, avec ceux des autres auteurs, et avec les principes de la chimie. Voyez les Mémoires de Rouelle, dans le Recueil