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voyages en égypte,


pour ce trésor. Ils ne manquèrent donc pas à nous guetter à notre sortie ; quand ils virent que nous avions les mains vides, ils furent bien surpris. Un des chefs qui s’était familiarisé avec les Anglais accosta l’interprète pour savoir ce qui s’était passé ; et quand il apprit que tout s’était borné à un entretien, il dit que le paysan n’oserait vendre aucun papyrus sans le consentement de ses associés, et que tout ce qu’eux et lui avaient à vendre devait nous être offert en commun. Trouvant rarement d’autres objets importans que le papyrus, ils feignaient de ne pas soupçonner que le paysan pût avoir autre chose à nous offrir. Le vieux luron était encore plus fourbe qu’eux. Quand M. Beechey, l’interprète et moi nous entrâmes chez lui, sa femme se mit en sentinelle, pour empêcher que personne n’approchât. Ceux qui nous avaient suivis, furent obligés de se tenir à quelque distance, sans pouvoir apprendre ce qui se passait entre nous. Le paysan habitait une caverne taillée, comme les autres, dans le roc, et noire comme une cheminée. Il nous fit asseoir sur une natte de paille, qui est un objet de luxe chez ces paysans ; après un court entretien, il nous présenta un vase de bronze, couvert d’hiéroglyphes très-bien gravés, haut d’environ dix-huit pouces sur