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en nubie, etc

Les fellahs de Gournah qui font des fouilles, forment quelquefois des associations sous la direction de chefs. Tout ce que les associés trouvent, se vend au profit de la compagnie entière. Ils paraissent mettre de la bonne foi dans leurs relations réciproques, surtout quand il s’agit d’attraper un voyageur. Quelquefois pourtant les associés se trompent aussi mutuellement. Un jour, pendant que je me rendais à la caverne d’une de ces compagnies qui voulait me vendre des antiquités, le paysan qui m’y conduisait, me dit, chemin faisant, qu’il avait à sa disposition quelques objets antiques, qu’il avait trouvés, à ce qu’il prétendait, avant d’entrer en association avec d’autres. En conséquence il fut convenu entre nous que je me rendrais seul chez lui pour les voir.

Cependant j’emmenai M. Beechey : nous eûmes bien de la peine à empêcher les paysans qui nous suivaient, d’entrer avec nous ; car, d’après l’usage général de ces gens, ils entrent les uns dans les demeures des autres, pour voir et entendre ce qui s’y passe. Malgré les précautions prises par le vieux paysan, pour détourner leur attention, ils soupçonnaient qu’il possédait une grande quantité de papyrus, et qu’il ne voulait pas faire connaître la grosse somme qu’il allait recevoir