Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

éternel les générations qui se sont succédées dans la grande Thèbes.

Ordinairement le voyageur se contente d’y admirer l’entrée, la galerie, l’escalier, toutes les parties enfin où il peut pénétrer sans beaucoup de peine. Les objets étranges qu’il voit sculptés en divers endroits, ou peints sur les deux parois, occupent assez son attention ; et quand il est arrivé à des passages étroits et impraticables, conduisant à des puits ou à des cavernes plus profondes, il ne s’imagine pas que ces abîmes affreux offrent assez de choses curieuses pour valoir la peine d’y pénétrer ; il recule et revient sur ses pas dans la persuasion d’avoir vu ce que ces catacombes offrent de plus remarquable. Il est vrai qu’un grand obstacle arrête d’ailleurs la curiosité du voyageur intrépide. Il règne dans ces sépulcres antiques un air suffoquant qui le fait souvent tomber en défaillance. Infectée des exhalaisons de milliers de cadavres, une poussière fine s’élève sous les pas du voyageur, pénètre dans les organes de la respiration et irrite ses poumons. Et quant aux passages taillés dans le roc, où sont déposées les momies, ils sont comblés en partie par le sable tombé du haut de la voûte. En quelques endroits il n’y a qu’une ouverture étroite, par