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même, je vis qu’il était temps de sortir de cette ville sacrée tombée en ruines. À mon retour à Louxor, il faisait déjà nuit ; j’entrai dans la cabane d’un Arabe ; il me céda une partie de sa chambre, et me donna une natte pour mon coucher. Quel contraste entre cette pauvre hutte de l’habitant moderne de l’Égypte, et les palais immenses de l’ancien Égyptien !

Pendant ce temps les deux agens de M. Drovetti arrivèrent. Ils mirent aussitôt la main à l’œuvre pour retirer les petits sphinx que le docteur avait découverts, et commencèrent leurs travaux sur un plan fort étendu. Le bey ayant laissé ses ordres au caimakan et aux cheiks, tous les fellahs furent à leur disposition, et je ne pus plus en avoir. J’eus dès lors toutes les contrariétés possibles dans nos opérations. Le bey, qui commandait sur tout le pays, semblait s’être fait un point d’honneur d’arrêter nos entreprises. Les cacheffs et caimakans se gardaient bien de lui désobéir, et tandis qu’ils accordaient tout aux agens qui venaient d’arriver à Thèbes, ils trouvaient des obstacles à tout ce que nous leur demandions. Ne pouvant avoir que peu d’ouvriers pour fouiller la rive orientale du Nil, je me déterminai à faire des essais sur la rive