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Égypte, je fis sentir au consul la nécessité d’envoyer quelques présens au bey, et de faire réponse à sa lettre. M. Salt en chargea l’interprète comme étant mieux au fait que lui de la langue, et de l’étiquette du pays ; et cet homme, trop paresseux pour écrire quelques lignes, dit que cela n’était point nécessaire. Cette négligence me priva doue d’une recommandation auprès du bey. Celui-ci fut outré de ne recevoir en retour de sa lettre ni présent ni réponse ; nos adversaires profitèrent de ses dispositions, et les tournèrent à leur avantage, par des envois continuels de petits présens ; aussi épousa-t-il ouvertement leurs intérêts. Quand j’arrivai à Louxor, le defterdar-bey venait d’y passer ; après s’être informé du lieu où j’avais trouvé les sphinx, il ordonna d’y faire des fouilles ; et obligé de retourner à Siout, il chargea son médecin, le docteur Moroki, piémontais d’origine, et compatriote de M. Drovetti, de diriger les travaux. Ainsi quand j’arrivai sur les lieux, je me trouvai déjà prévenu par ceux que je voulais devancer. À la vérité, le docteur un peu honteux, à ce que je m’imagine, du rôle qu’il jouait, prétendit que le résultat des fouilles serait pour le bey qui s’était mis dans la tête de devenir antiquaire.