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voyages en égypte,

Un soldat vint me dire, de la part du cacheff, que je n’avais pas besoin de payer les fellahs, puisqu’ils avaient ordre de travailler gratis pour moi tant que je le désirerais, et que le cacheff me faisait cadeau de leurs journées. Je priai le soldat de le remercier, et de lui dire en même temps que je n’avais pas pour habitude de faire travailler pour rien, et que le consul d’Angleterre ne voudrait sûrement pas accepter un pareil présent. À la fin de la seconde journée, le chemin fut praticable, et le buste prêt à y être descendu.

Le lendemain 17, l’embarquement fut enfin effectué. Ce n’était pas une bagatelle de transporter dans un bateau un bloc de granit de ce poids et de ce volume, surtout sans avoir le moindre instrument de mécanique pour faciliter l’opération. Au lieu de tout outil, je n’avais que quatre perches et autant de cordes ; avec ce faible secours il fallait descendre le bloc de la hauteur de quinze pieds, et le faire entrer dans le bateau. Le chemin que j’avais fait pratiquer, touchait au bord de l’eau ; là j’avais fait construire avec les quatre perches une espèce de pont, appuyé d’un côté sur la rive, et de l’autre sur le centre du bateau, afin que la charge, en entrant dans la barque, pesât aussitôt sur le milieu, et non