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voyages en égypte,


voyant que sa présence n’était plus nécessaire, se leva et s’en alla. Les bateliers, quoique condamnés, n’en furent pas moins régalés par le juge. Tout en déjeunant, ils témoignèrent leur embarras au sujet du frêt dont ils ne savaient que faire ; mais ici le juge devint marchand. Il s’arrangea avec eux pour le nolis d’un de ses bateaux, et se fit payer comptant les deux tiers de la somme qu’ils devaient recevoir de moi : arrangement qu’ils furent bien obligés d’accepter, puisque le cacheff, s’il avait fait examiner d’abord la cargaison, l’aurait trouvée de la moitié plus forte qu’ils ne le déclaraient, et les aurait encore punis de leur tromperie.

Je pris ensuite congé de mon juge pour me rendre à Gournah, et y terminer mes travaux. Il m’avait donné un tiscary, ou ordre, qui enjoignait à un de ses soldats de me fournir ce dont j’avais besoin, et aux fellahs, de faire ce que je leur commanderais, et de m’aider à enlever le sarcophage. En revenant à bord, j’y trouvai un présent de sa part, consistant en deux brebis, une jarre pleine de fromage, et du pain. Malheureusement, une des brebis mourut le soir, et l’autre le lendemain, et le fromage fourmillait de vermine. Nous mîmes sur-le-champ à la voile. Après midi nous arrivâmes à Louxor, et quel-