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voyages en égypte,


de voir le consul d’Angleterre. Il repartit qu’à la vérité il avait appris que le consul tenait prête pour lui une belle paire de pistolets, et qu’il regrettait de n’avoir pu le voir. Je répondis que je ne doutais pas que le consul ne lui fît quelque présent quand le bloc serait arrivé au Caire. Il m’interrompit en me déclarant qu’il n’y avait rien qu’il ne fût disposé à faire, soit pour le consul, soit pour moi ; mais qu’il ne fallait pas croire qu’il fût guidé par la moindre vue d’intérêt personnel. Je lui répondis que j’en étais bien persuadé, et je lui demandai tout de suite un ordre adressé aux paysans de Gournah pour les faire travailler. Il me renouvela l’assurance qu’il m’accorderait tout ce qui pourrait me faire plaisir ; « mais, ajouta-t-il en souriant, que feriez-vous si demain le jugement était contre vous ? » Je lui répliquai que, dans ce cas, je me rendrais à Esné pour y exposer mes droits, puisque le marché avait été fait devant le cheik de cette ville. « Allez, me dit-il en riant, et en me frappant sur les épaules, vous pouvez dormir tranquille ; car demain je vous ferai décharger le bateau jusqu’à la dernière datte, pour que vous puissiez le fréter, comme il vous plaira. » Je lui répondis que je ne doutais pas qu’il ne fit ce qui était juste. Ayant pris ensuite congé de lui,