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voyages en égypte,


neh. Je finis promptement mes affaires dans cette place, et me hâtai de me rendre à Louxor, où j’eus la satisfaction de trouver le bateau que j’avais loué et qui revenait d’Assouan ; mais j’appris bientôt des bateliers qui étaient venus eux-mêmes d’Esné pour me rendre mes arrhes, qu’ils ne pouvaient se charger du transport du buste colossal, dans la crainte d’abîmer leur bateau, et qu’ils avaient pris à bord un chargement de dattes. J’eus beau rappeler notre arrangement, et produire le marché que nous avions passé par écrit : ils me déclarèrent que cela ne servait à rien, et qu’à aucune condition ils n’embarqueraient ce bloc énorme. J’appris en même temps par mon janissaire qui était revenu d’Assouan par ce bateau, que c’était sur l’instigation des deux agens de M. D**, que les bateliers ne voulaient plus se charger du transport ; et qu’on leur avait persuadé que ce serait sacrifier leur bateau en pure perte, attendu que leur marché avec moi ne serait point ratifié au Caire. C’était donc uniquement de ces deux messieurs que venait le nouvel embarras dans lequel je fus jeté.

Le bateau ne m’apportait pas non plus les douze pierres que j’avais laissées dans l’île de Philæ pour y être sciées, et m’être envoyées ensuite par cette occasion. On donna pour prétexte