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en nubie, etc.


ne tombe ici que très-rarement, peut-être une ou deux fois par an, creuse pourtant les lieux par où elle passe, comme si elle y coulait sans cesse. Telle est la force de l’action du soleil et du climat. À l’ouest de Thèbes, les montagnes forment des plateaux qui s’élèvent graduellement vers l’occident. L’eau de pluie qui y tombe, descend de là dans les vallées pour aller se joindre au Nil. Dans peu d’endroits de ces montagnes, l’eau s’amasse en aussi grande quantité que dans la vallée de Beban-el-Malouk, et dans l’embranchement de cette vallée du côté de l’ouest. Après les pluies, elle y forme des torrens qui, quoique peu larges, ont la force d’entraîner tout sur leur passage. M. Salt avait fait pratiquer une route depuis les tombeaux des rois jusqu’au Nil pour le transport d’un grand sarcophage ; mais elle fut entièrement détruite par un de ces torrens du désert. J’aurai occasion de revenir sur ces vallées dans le récit de mon second voyage à Thèbes et en Nubie.

Le terme pour lequel j’avais attendu des lettres. du Caire s’étant écoulé, j’eus des inquiétudes, et je pris le parti de retourner à Kéneh. À mon arrivée dans cette ville, il venait d’y entrer un courrier qui m’apportait des lettres de M. Salt, avec une traite sur le seraf ou banquier de Ké-