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en nubie, etc.


faire aux indigènes qu’en passant, ne saurait jamais connaître leur fourberie et leur rapacité, puisque dans le peu de relations qu’il a eues avec eux, il ne leur a pas fourni l’occasion de développer tout leur caractère. Il peut même avoir eu à se louer de leurs égards et de leur prévenance, sans trouver le moindre motif de se méfier des sentimens qu’ils lui ont manifestés. Un tel voyageur ne manquera pas de dire, dans la relation de son voyage, qu’il a trouvé les habitans du pays pleins de dispositions bienveillantes envers les étrangers. En effet, dans tous les villages où sa barque s’est arrêtée, ils sont accourus sur les bords ; l’un lui a apporté un panier avec des dattes, un autre lui a présenté des œufs, un troisième du pain et du lait. Pour répondre à cet aimable empressement, le voyageur leur a fait des présens qui valaient peut-être cinq ou six fois plus que les fruits qu’on lui avait offerts. Ils se sont montrés contens, très-contens, et l’on s’est quitté en amis. Mais qu’un autre voyageur se trouve dans le cas d’avoir besoin du secours des indigènes, et d’être abandonné à leur discrétion, il verra bientôt leur caractère sous un autre point de vue ; ou que le même voyageur qui, dans tous les villages, a trouvé les habitans empressés à lui offrir des présens, avec une appa-