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en nubie, etc.


partir, et qu’il perdrait l’espoir d’obtenir de bons présens, il commença à leur parler, les persuada, et obtint même d’eux la reduction de la moitié de ce qu’ils avaient demandé. Je consentis à cet arrangement ; mais alors ils insistèrent pour que j’employasse autant de monde qu’il leur plairait. En vain leur assurai-je que trente hommes suffisaient pour mon opération, ils n’en voulaient pas fournir moins de cent. Ne pouvant accéder à une demande semblable, je me levai, et pris congé du cacheff, ordonnant, en même temps, au rays de se rendre à bord et de mettre à la voile. Ceci ne fit pas le compte des parties contractantes ; il y eut de nouveaux pourparlers ; il fut arrêté enfin que je prendrais quarante hommes qui se rendraient le lendemain, avant le lever du soleil, au bateau, vu qu’il y avait entre le village et le temple la distance d’environ deux milles. Je me rendis à bord, en souhaitant de bon cœur d’avoir déjà terminé avec ce peuple-là.

Le lendemain 17, j’attendis les sauvages (car je ne puis les appeler autrement) de bonne heure ; mais ils trompèrent mon attente. Déjà le soleil était bien haut, sans que personne ne parût. Je me rendis de nouveau chez le cacheff pour savoir si ses gens entendaient sérieusement travailler, ou s’ils se faisaient un jeu de leur engagement.