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voyages en égypte,


faisant, par son extérieur, honneur à sa dignité. Il était entouré d’une trentaine d’hommes, tous armés, soit avec des fusils à mèches et de longs sabres, soit avec des lances et des boucliers. Il était vêtu d’une longue tunique de laine blanche qui lui descendait aux pieds, avec une ceinture à laquelle étaient attachés son sabre et un briquet. Un schall de la même laine que la tunique était jeté sur ses épaules et sur une partie de la tête pour la garantir du soleil. Il était coiffé d’un turban rouge, et chaussé de vieux souliers. Malgré ce costume plus que modeste, il se distinguait par son air de supériorité. Il est à remarquer que les Nubiens, malgré leur goût pour l’indépendance, témoignent de grands respects à leurs supérieurs ; et ces sauvages, qui ne se font pas scrupule de tuer leur prochain pour quelques pipes de tabac, tremblent à la vue d’un vieillard qui souvent n’est plus en état de leur faire du mal.

Osseyn-Cacheff m’adressa des questions très-minutieuses au sujet de mon but. Je me hâtai d’amener la conversation à mon projet de fouiller le temple d’Ybsamboul. Il en fut bien surpris. Cependant il me dit qu’il connaissait parfaitement l’entrée de la place, que la boule ronde sur la grosse tête était la porte du grand Déré,