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Je leur fis signe de ne pas approcher davantage ; mais ils ne firent aucune attention à ce que je disais ou faisais. Je m’avançai, et, tenant les deux pistolets dans la main gauche, j’empêchai, de la droite, le premier parmi eux d’entrer dans le bateau. Cet homme commença à faire des mouvemens hostiles : cependant il fixait les yeux sur les pistolets, tandis que les autres le poussaient par derrière. À la fin, je dirigeai un pistolet sur lui, en lui faisant signe que je tirerais s’il avançait. Il recula alors, et entra avec les autres en une espèce de délibération. Sur ces entrefaites, le rays, l’équipage et le janissaire revinrent du village. Je dis au rays ce qui se passait, et il alla parler aux indigènes dans leur langage ; mais, en même temps, il dirigea le bateau de la côle au milieu du fleuve. Je lui fis des reproches de ce qu’il avait abandonné le bateau sans y laisser personne qui connût la langue du pays. Il me dit alors que ce peuple était en guerre contre ses voisins ; que c’était pour cela qu’il était armé, et qu’il n’attendait que le départ de notre bateau pour engager le combat. Quelle que fût leur intention, soit que ce fût de nous attaquer, soit qu’ils voulussent se battre contre d’autres, il n’aurait pas été prudent de demeurer plus long-temps parmi eux.