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en nubie, etc.


de Tentyra, sous le rapport de sa belle conservation, et supérieur à celui-ci en étendue. Les propylées de ce monument sont les plus grandes et les plus parfaites qui existent en Égypte ; partout on voit, sculptées en relief, des figures colossales ; l’intérieur est partagé en plusieurs salles qui reçoivent le jour par des ouvertures carrées percées sur les côtés. L’aspect de ces ouvertures a fait naître des doutes qui n’ont pas encore été levés jusqu’à présent. Vues de l’intérieur, elles paraissent avoir été pratiquées pour donner du jour, ou pour renfermer, les jours de fête peut-être, des emblèmes ou ornemens particuliers : on doit donc présumer qu’elles sont aussi anciennes que l’édifice même. Cependant, quand on les examine du dehors, on s’aperçoit qu’elles se trouvent en contact avec les figures colossales sculptées sur les murs, et qu’elles coupent et mutilent celles-ci, ce qui ferait croire que les ouvertures ont été percées après que l’édifice a été achevé. À mon avis elles ont été pratiquées, en effet, long-temps après la construction du monument, pour éclairer l’intérieur, à l’usage d’un peuple d’une religion différente de celle qui a fait construire ce temple. Le grand péristyle, maintenant encombré de masures arabes, est le seul aussi parfait qu’on