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Auteurs féminins

Ceux que Françoise lui décernaient en 1903, dans son Journal à l’occasion de son livre : Bleu, blanc, rouge, sont tout aussi beaux :

« Ce que j’admire chez Colombine, nous dit-elle, c’est l’honnêteté de ses opinions, plus encore peut-être que la couleur, la souplesse, le charme de ses récits…

« Colombine s’applique encore à être vraie non seulement dans l’expression de sa pensée, mais lorsqu’elle peint les scènes de la vie réelle qu’elle saisit dans les manifestations les plus significatives.

« L’amour de la vérité, les dons spéciaux de vision et d’observation sont de grandes qualités au service d’un écrivain. Et quand on sait joindre à ces heureuses dispositions, la poésie de la tendresse, de la pitié, de la douleur, les œuvres prennent une autorité qui résiste à l’action dévastatrice du temps et à l’oubli. »

Ce livre de Colombine est habilement agencé. La poésie s’y mêle à la prose. Après chaque chronique ou récit, le lecteur est diverti par une pièce de vers. Nous en avons ainsi seize, formant en tout sept cent cinquante vers. Peut-on s’expliquer maintenant que l’auteur de l’Anthologie les ait oubliées ?

Colombine eut aussi un magnifique succès lorsqu’elle vint, au retour d’un voyage au pays du Lac St-Jean en compagnie de Gaëtane et de Madeleine, communiquer, elle aussi, comme ses compagnes, ses impressions au public de Québec dans une confé-