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Auteurs féminins

leçons de dignité, de bon goût et de bonne éducation, faites à quelques-uns de nos jeunes gens et de nos gens mariés.

En 1889, Mme Dandurand a publié ses Contes de Noël[1]. Rien de plus gracieux, de plus tendre et de plus émouvant. M. Louis Fréchette, dans la préface qu’il en a fait, en a apprécié toute la beauté et nous en donne un avant-goût.

« En lisant ces bluettes, nous dit-il, on s’arrête malgré soi devant tel détail saisi sur le vif, telle nuance finement observée, telle vague ébauche dont les contours perdus laissent deviner quelque délicieux profil ; et l’on s’avoue in petto qu’un doigt de femme pouvait seul crayonner avec cette souplesse, qu’on dirait inconsciente. En effet, ce qui caractérise peut-être plus que toute autre chose le style de ces Contes, c’est une absence de toute recherche, une facilité naturelle, une allure indépendante et primesautière qui donnent l’impression de quelqu’un laissant courir sa plume sur le papier sans le moindre effort, sans aucunement s’inquiéter de bien dire, et, sans s’en douter le moins du monde, racontant merveilleusement des choses charmantes.

« Car ils sont pleins de choses charmantes, ces petits Contes de Noël qui respirent tant de suavité naïve, et qui évoquent autour de nous tout un essaim de souvenirs ailés papillonnant à votre oreille avec les échos des vieux chants d’église et des joyeux carillons d’autrefois. Ils vous bercent, ils vous rajeunissent. Ils ressuscitent sous vos yeux mille figures lointaines, mille horizons oubliés. Ils vous

  1. Sous le pseudonyme de Josette.