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Le combat nous conduit aux gloires éternelles,
Ô mon âme, battez des ailes !


Un autre chant favori disait :


Oh ! Je monte là-haut ! accourez avec moi.
Écoutez ! L’ange nous appelle !
Voyez la cité d’or et sa voûte éternelle !


La plupart des hymnes célébraient « les rives du Jourdain, » les « champs de Canaan » et la « Nouvelle-Jérusalem ; » car l’ardente et sensitive imagination du noir s’attache toujours aux expressions pittoresques et animées. Tout en chantant, les uns riaient, les autres pleuraient, applaudissaient, ou échangeaient de joyeuses poignées de main, comme s’ils eussent déjà gagné l’autre bord du fleuve.

Des exhortations, des récits suivaient le chant ou s’y mêlaient. Une vieille à tête blanche, admise au repos depuis longtemps, et fort vénérée comme la chronique du passé, se leva, et, appuyée sur son bâton, dit :

« Enfants ! je suis grandement contente de vous entendre tous, de vous revoir tous encore une fois ; car je ne sais pas quand je partirai pour la cité glorieuse ; mais je me tiens prête, enfants ! comme qui dirait avec mon paquet sous le bras, mon bonnet sur la tête, n’attendant plus que la voiture qui viendra me prendre pour me ramener au pays. Souvent, la nuit, je crois entendre les roues crier, et je me relève et je regarde ! Tenez-vous prêts aussi, vous autres ; car je vous le dis à tous, enfants ! et elle frappa la terre de son bâton : Cette gloire d’en haut est une chose sans pareille, — une grande chose, enfants ! — vous n’en savez rien, vous ne vous en doutez pas… C’est la merveille des merveilles ! » Et la vieille s’assit, inondée de larmes, accablée d’émotion, tandis que tous entonnaient en chœur :