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s’appellent exclusivement notre monde. Cette addition à l’établissement si bien ordonné jusqu’alors de la famille, parut « à notre monde » des plus inopportunes et tout à fait bizarre. Mais les efforts de miss Ophélia pour remplir son devoir envers son élève étaient trop zélés, trop persévérants, pour ne pas devenir efficaces. Bientôt l’enfant, qui croissait rapidement en grâce et en sagesse, se fit bien venir, et dans la maison, et dans les familles du voisinage. Devenue une intelligente jeune fille, elle demanda et obtint le baptême, et, comme membre de l’Église chrétienne, montra tant d’activité, de zèle, d’ardeur, à se rendre utile, de désir de faire un peu de bien en ce monde, qu’enfin, recommandée, choisie, approuvée, elle fut envoyée comme missionnaire à l’une des stations d’Afrique. Là, comme nous l’avons appris, l’activité turbulente, l’intelligence désordonnée qui avaient rendu son enfance à elle-même si fatigante, ne lui sont point inutiles maintenant. Elle applique ces facultés régularisées, de la façon la plus heureuse et la plus salutaire, à l’éducation des enfants de sa race.

P. S. Quelques mères apprendront avec plaisir que les recherches provoquées par madame de Thoux, pour découvrir le fils de Cassy, ont eu un résultat favorable. Ce jeune homme, doué d’une nature énergique, était parvenu, quelques années avant sa mère, à s’échapper ; il fut reçu et élevé dans le Nord, par les amis des opprimés, et il est allé rejoindre sa famille en Afrique.


CHAPITRE XLV.

Le libérateur.


George Shelby écrivit quelques lignes à sa mère pour lui annoncer son retour. Il n’y parlait point de la mort de son pauvre vieil ami, car le cœur lui défaillait dès qu’il