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Où sont cachés Paul et Silas ?
Leur sort ne pouvait être pire
Qu’il ne le fut sur terre, hélas !

Ici-bas c’était leur martyre,
Mais là-haut, dans le ciel bénis,
Ils ont ce que tout cœur désire,
Ils ont gagné le paradis !

Chantez, pauvres âmes, chantez ! La nuit est courte, et demain vous arrachera pour toujours l’une à l’autre !

C’est le matin, tout le monde est sur pied : le digne M. Skeggs, alerte et affairé entre tous, dispose son lot pour la vente. Il y a une sévère inspection des toilettes ; il est enjoint à chacun de prendre son meilleur visage, son air le plus éveillé. Maintenant tous, rangés en cercle, vont être passés en revue une dernière fois avant le départ pour la Bourse.

M. Skeggs, coiffé de son chapeau de fibres de palmier tressées, et fumant son cigare, fait sa tournée ; il met une dernière touche à sa marchandise.

« Comment cela ? dit-il, s’arrêtant en face de Suzanne et d’Emmeline ; qu’as-tu fait de tes boucles, la fille ? »

La jeune fille regarda timidement sa mère, qui, avec l’adresse polie, habituelle à sa classe, répondit :

« Je lui ai dit hier soir d’unir ses cheveux bien proprement, au lieu de les avoir tout ébouriffés en boucles ; c’est plus honnête, plus décent.

— Bêtises ! dit l’homme ; et se tournant d’un air impérieux vers Emmeline : Va-t’en te friser, et vite ! ajouta-t-il en faisant craquer son rotin. Ne te fais pas attendre ! — Et toi, va l’aider ! dit-il à la mère. Rien que ces boucles peuvent faire une différence de cent dollars sur la vente ! »

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Des hommes de toutes les nations vont et viennent, sous un dôme splendide, sur un pavé de marbre. De