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— Pa’ce que, — pa’ce que — ça venait de miss Éva. Oh ! ne l’ôtez pas ! dit-elle ; ne l’ôtez pas, s’il vous plaît ! » Elle s’assit à terre, et, se couvrant la figure de son tablier, elle sanglota de toutes ses forces.

C’était un curieux mélange de pathétique et de grotesque : — ce vieux petit bas, — ce crêpe noir, — ce livre du saint texte, — cette blonde et soyeuse boucle, — Topsy et sa détresse.

Saint-Clair sourit ; mais il y avait des larmes dans ses yeux, lorsqu’il dit : « Allons, allons, ne pleure pas ; on te les rendra. » Il rassembla les objets épars, les jeta sur les genoux de la petite fille, et entraîna miss Ophélia au salon.

« Je crois réellement que vous pourrez en faire quelque chose, dit-il, désignant l’enfant du doigt par-dessus son épaule. Tout esprit capable de ressentir une douleur sincère est apte au bien. Essayez, tâchez d’en faire quelque chose.

— L’enfant a beaucoup gagné, dit miss Ophélia, et j’en ai bonne espérance ; mais, Augustin, — elle appuya sa main sur le bras de Saint-Clair, — il faut que je vous demande une chose : à qui appartient-elle ? — À vous, ou à moi ?

— Eh, je vous l’ai donnée, répliqua Augustin.

— Non pas légalement. Je veux l’avoir à moi de par la loi, dit miss Ophélia.

— Fi donc, cousine ! que pensera la Société Abolitionniste ? Elle ordonnera au moins un jour de jeûne pour votre apostasie, si vous devenez propriétaire d’esclaves !

— Folies ! je veux qu’elle soit à moi pour avoir le droit de la conduire dans un État libre, et de lui donner sa liberté. Alors tout ce que je m’efforce de faire ne sera pas perdu.

— Ah ! cousine, que « de maux peut engendrer votre fureur de faire le bien ! » Impossible à moi de vous encourager.