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— Oh ! maîtresse, jamais, pour sûr ; moi, l’avoir seulement pas vu, jusqu’à cette bénie minute.

— Topsy, ne savez-vous pas que c’est très-mal de mentir ?

— Moi, jamais mentir, jamais, miss Phélie, dit Topsy avec une vertueuse gravité. C’est vérité toute pure que je dis, et rien autre.

— Topsy, je serai obligée de vous fouetter, si vous mentez ; songez-y !

— Seigneur, maîtresse, quand je serai été fouettée tout le long du jour, dit Topsy, commençant à pleurnicher, je pourrai rien dire autre. J’avais pas vu ça du tout : ça aura attrapé mon bras ! Miss Phélia l’avoir laissé sur le lit, ça s’être pris dans les draps et fourré dans ma manche ! »

Miss Ophélia fut tellement indignée de tant d’effronterie qu’elle saisit l’enfant par les épaules, et la secoua.

« Ne me répétez pas cela ! ne me le répétez pas ! »

L’énergique secousse fit tomber les gants de l’autre manche.

« Là, voyez ! me direz-vous encore que vous n’avez pas pris le ruban ? »

Pour le coup, Topsy avoua le vol des gants, mais persista à nier l’autre larcin.

« Allons, Topsy, reprit miss Ophélia, si vous confessez tout, vous ne serez pas fouettée cette fois. » Ainsi adjurée, Topsy avoua le double crime, et, du ton le plus lamentable, protesta de son repentir.

« Voyons ! dites une bonne fois la vérité. Je sais que vous avez dû prendre autre chose depuis que vous êtes dans la maison, car je ne vous ai que trop laissé courir hier tout le jour. Si vous avez confisqué quoi que ce soit, confessez-le, et, je vous le promets, on ne vous fouettera pas.

— Eh là ! maîtresse, moi avoir pris ces belles choses rouges qui sont autour du cou de miss Éva.