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en considération. Si je faisais tant que d’y aller, moi, j’irais où va Mamie. Là, du moins, il y a chance de se tenir éveillé.

— Quoi, parmi ces braillards de méthodistes ! fi ! l’horreur !

— Tout ce que vous voudrez, Marie, excepté la mer morte de vos vénérables chapelles ! C’est trop exiger d’un homme. Est-ce que tu aimes à y aller, Éva ! Viens, reste à la maison ; tu joueras avec moi.

— Merci, papa, j’aime mieux aller au sermon.

— N’est-ce pas affreusement ennuyeux ?

— Oui, un peu, quelquefois, dit Éva, et je m’y endors aussi ; mais je tâche de me tenir éveillée.

— Alors, pourquoi y vas-tu ?

— Voyez-vous, papa, lui murmura-t-elle à l’oreille, cousine dit que Dieu désire cela de nous, et il nous donne tant ! s’il le désire ? au fond ce n’est pas grand’chose ; puis ce n’est pas si ennuyeux après tout.

— Tu es une douce et bienveillante petite âme, dit Saint-Clair en l’embrassant. Va, ma chère fillette, va, et prie pour moi.

— Certes oui ; je n’y manque jamais, » répondit l’enfant, comme elle s’élançait après sa mère dans la voiture.

Saint-Clair resta debout sur le perron, et de la main lui envoya un baiser, tandis que la voiture s’éloignait ; de grosses larmes roulaient dans ses yeux.

« Ô Évangeline, la bien nommée ! Dieu ne t’a-t-il pas donnée à moi comme un Évangile vivant ! »

Il pensa et sentit ainsi une seconde ; puis il alluma son cigare, lut le journal et oublia son petit Évangile. Différait-il en cela de beaucoup d’autres gens ?

« Faites attention, Évangeline, dit Marie ; il est toujours bien et convenable d’être bon envers les domestiques ; mais il est inconvenant de les traiter comme nous traiterions des parents, ou des gens de notre caste. Si