Page:Beaumont - Marie ou l’esclavage aux États-Unis, éd. Gosselin, 1840.djvu/382

Cette page n’a pas encore été corrigée

au commencement de l’année 1833, 263 journaux (pour deux millions d’habitants). Tous les comtés, à l’exception de deux, Putnam et Rockland, avaient leur journal publié dans leur sein.

New-York seul a 65 journaux, y compris les magazines. Sur ce nombre, 13 sont quotidiens, 30 hebdomadaires, 9 mensuels, 10 sont publiés deux fois par semaine, et 3 deux fois par mois.

Le prix de l’abonnement annuel aux journaux quotidiens de New-York est de 10 dollars (53 fr.) Le montant de tous les abonnements aux différents journaux de l’État de New-York est estimé 750,000 dollars (3,975,000 fr.). Cette somme ne comprend pas le prix des annonces. À la même époque, on comptait à Boston 43 journaux et 38 publications périodiques faites à intervalles moindres d’une année.

Voy. American Almanach, 1834, p. 95 et 96, et Williams Register, 1833, p. 124.

PAGE 130. — * … Tout le monde écrit ou parle, non sans prétention, mais sans talent.

Le lecteur croira facilement que je n’accepte point ici la solidarité du langage tenu par le personnage qui est en scène.

Dirai-je que nul n’écrit avec talent dans un pays qui nous montre Washington Irving, dont les ouvrages réunissent la grâce du style, la délicatesse des idées, la finesse des aperçus ; Cooper, dont l’Europe admire le génie ; Edward Livingston, tout à la fois homme d’État et philosophe profond ; Robert Walsh, qui joint à une prodigieuse facilité de style les charmes d’une conversation étincelante de traits et de saillies ; Jared-Sparks, auteur de l’ouvrage remarquable publié sous le titre de Vie du gouverneur Moris ; et beaucoup d’autres que je ne cite pas. Dirai-je que tout le monde parle sans talent aux États-Unis, où je rencontre Daniel Webster, dont les discours parlementaires, modèles de style et de logique, annoncent en même temps une âme noble, élevée et pleine de l’amour de la patrie ; Henry Clay, remarquable à la tribune par une élocution brillante et un talent extraordinaire d’improvisation ; Edward Everett, dont les discours à la chambre des représentants rappellent l’école romaine et la manière antique ; Channings, dans les sermons duquel on trouve beaucoup du style et de l’âme de Fénelon, etc., etc. ?

Enfin dirai-je qu’en Amérique on ne saurait être homme politique avec du talent littéraire ou oratoire, quand je vois John Quincy Adams, plus versé peut être dans la littérature ancienne