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rien, il n’a jamais assez de satire pour censurer les actes de la minorité qui gouverne.

Les écrivains qui, aux États-Unis, veulent trouver des lecteurs, sont obligés de vanter tout ce qui appartient aux Américains, même leur climat rigoureux, auquel assurément ils ne peuvent rien changer. C’est ainsi que Washington Irwing, malgré tout son esprit, se croit forcé d’admirer la chaleur tempérée des étés, et la douceur des hivers dans l’Amérique du Nord.

PAGE 46. — * « Dans la Nouvelle-Angleterre. »

La taxe des pauvres n’a point encore produit, aux États-Unis, les mêmes maux qu’en Angleterre. L’Amérique ayant un très-petit, nombre de pauvres, la charge du paupérisme y est jusqu’à présent supportée sans peine. Il y a cependant des vices si graves inhérents à cette institution, que, malgré le bien-être général de ses habitants, malgré l’élévation du prix de la main-d’œuvre, l’État, de New-York a eu, pendant la seule année 1830, quinze mille cinq cents pauvres à nourrir, dont l’entretien lui a coûté 216,533 dollars (1,147,635 fr.). La taxe relative aux pauvres s’est en conséquence montée, pendant l’année 1850, à 69 centimes par habitant dans l’État de New-York. (V. Rapport du surintendant des pauvres dans l’État de New-York.)

Je ne connais que l’État du Maryland dans lequel on ait adopté un principe différent de bienfaisance publique. On n’y reconnaît au pauvre aucun droit à un secours, et c’est en cela que le système de charité suivi dans cet État est conforme au nôtre. Mais, sous plusieurs rapports, les deux régimes sont bien différents. Il existe dans le Maryland des établissements institués pour donner asile aux pauvres qui n’ont pas de travail ; à la vérité, les agents de l’autorité en peuvent refuser l’entrée selon leur bon plaisir, mais ils en admettent un grand nombre ; tandis que chez nous, non-seulement on n’admet pas le principe que la société est obligée de donner du secours aux indigents, mais encore il n’existe pas de maisons de charité où l’on reçoive ceux qui pourraient être jugés nécessiteux. Il n’y a, en France, d’assistance donnée qu’aux malades et aux insensés.

PAGE 63.- * Indulgence pour une banqueroute… sans pitié pour une mésalliance.

Je ne sais s’il peut exister dans aucun pays une plus grande prospérité commerciale qu’aux États-Unis ; cependant chez nul