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occupés pendant cinq ou six jours, autour des villages, à couper le blé d’Inde dans les champs. Nous trouvâmes dans les villages des chevaux, des bœufs, de la volaille et quantité de cochons. »

Quoiqu’ils n’eussent pas renoncé à leurs habitudes de chasseurs, les Iroquois étaient donc les peuples les plus sédentaires du continent ; aussi leurs coutumes étaient-elles plus fixes et leur théorie sociale plus savante.

Les peuples auxquels les Français donnèrent le nom d’Iroquois formaient une confédération de six nations distinctes ; chacune de ces peuplades veillait à ses propres affaires ; tous les ans, les députés nommés par chacune d’elles se réunissaient dans un même lieu et arrêtaient les entreprises communes. Chacune de ces petites républiques formait une démocratie à la tête de laquelle se trouvaient naturellement placés ceux que leur âge et leurs exploits distinguaient de leurs concitoyens.

« Les Iroquois, dit Lahontan, p. 50, v. I, composent cinq nations, à peu près comme les Suisses, sous des noms différents, quoique de même nation, et liés des mêmes intérêts. Ils appellent les cinq villages les cinq cabanes qui, tous les ans, s’envoient réciproquement des députés pour faire le festin d’union et fumer le grand calumet des Cinq Nations. » — C’est de ce même peuple que William Smith dit : « Quoiqu’on ne doive point attendre de police régulière pour le maintien de l’harmonie au dedans, et la défense de l’État contre les attaques du dehors, du peuple dont je parle, il y en a cependant peut-être plus qu’on ne pense… Toutes leurs affaires, relatives tant à la paix qu’à la guerre, sont régies par leurs sachems ou chefs. Tout homme qui se signale par ses exploits et par son zèle pour le bien public est sûr d’être estimé de ses compatriotes, de primer dans les conseils, et d’exécuter le plan concerté pour l’avantage de sa patrie : quiconque possède ces qualités devient sachem sans autre cérémonie. Comme il n’y a point d’autre voie pour parvenir à cette dignité, elle cesse dès qu’on ralentit son zèle et son activité pour le bien public. Quelques-uns l’ont crue héréditaire, mais sans aucun fondement : il est vrai qu’on respecte un fils en faveur des services de son père, mais s’il n’a aucun mérite