Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(180)

condition d’esclave a de dur ; et il faut que les esclaves, par leur affection, leur obéissance et leur zèle, paient leurs maîtres des bontés qu’ils ont pour eux. Vous avez fait l’épreuve des deux conditions, dit le juge aux maîtres devenus esclaves : que cela vous serve de leçon, quand vous serez retournés dans Athènes ; et ne traitez jamais vos domestiques autrement que vous n’auriez souhaité d’être traités dans le tems que vous avez resté ici. Le juge ensuite, s’adressant aux esclaves devenus maîtres, leur dit : La loi vous permet de rendre la liberté à vos esclaves, mais elle ne vous y force pas. Vous pouvez les garder ici toute leur vie ; vous pouvez les renvoyer à Athènes ; vous pouvez, si vous le voulez, y retourner avec eux. Que tous ceux qui veulent rendre la liberté à leurs anciens maîtres, viennent écrire leurs noms sur ce livre. Le juge espérait de Mira qu’elle serait la première à rendre la liberté à sa maîtresse ; mais elle resta à sa place, aussi bien qu’une autre fem-