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RAPPORT FAIT AUX AUTEURS DRAMATIQUES. tijr, « que de propos vagues, détruits par les explica- tions que vous avez eues avec M. le maréchal c. de Richelieu, et sur lesquelles S. M., suivant « toute apparence, ne croirait pas pouvoir rien < statuer. «Nous pensons aussi que, l’affaire principale « devant être traiter en pure administration sans « aucune forme contentieuse, il n’y a point de mo- k tiTs pour multiplier les copies de votre mémoire, « au point où vous paraissez dans le dessein de le ci faire; qu’a la rigueur, il suffirait que l’original « m’en lût remis; et que vous pouvez cependant en « faire faire une copie pour MM. les premiers gen- « tilshommes de la chambre, si l’ordre des procé- dés vous parait l’exiger : mais qu’il est surtout convenable que vous ne fassiez rien imprimer (i dans cette affaire. c Vous ne devez pas douter que le oi n r e le « aux auteurs la justice qui peul leur « mais il serait contre toutes li « de la publicité à une discussion qui n’est soumise i qu’à S. M. seule, et qu’elle doit décider par une i loi île son propre mouvement. <i Je suis très-parfaitement, monsieur, - Votre, el :. Après la lecture de cette lettre, chacun d’accord de mériter la justice entière que le roi nous promet, parle sacrifice entier de nos ressen- ti nts, nous avons unanimement voté dans la délibération suivante, ainsi qu’on va le « Aujourd’hui 26 août 1780, nous étant assem- blés en la forme accoutumé! chez M. de Beaumar- chais, l’un de nos commissaires perpétuels et repré- sentants; etnous étant trouves le nombre compi tenl pour discuter des intérêts de la société, nous avons délibéré et arrêté ce qui suit, savoir : que, « M. Caron de Beaumarchais nous ayant l’ai t lec- ture du compte que nous l’avions chargé de rendre de notre conduite et de la sienne, des principes sur lesquels nos droits d’auteurs au spectacle fran- çais sent établis, des usurpations énormes que les comédiens n’ont cessé d’y faire, ainsi que des dis- cussions profondes qui les ont constatées, et ont amené l’accord à l’amiable entre les auteurs et les comédiens du 11 mars 1780, et l’arrêt du conseil du 12 mai suivant ; «Nous reconnaissons que le compte rendu qui vient de nous être lu ne contient que des faits exacts, véritables et connus de nous tous; qu’il est écrit avec modération; et nous l’adoptons comme un ouvrage indispensable à notre défense contre les comédiens, intéressant à noire honneur et très- utile à nos intérêts. En conséquence, nous l’avons tous signé. « M. de Beaumarchais nous a fait ensuite la lec- ture d’une lettre de M. Amelot, du 25 août, par laquelle nous apprenons que M. le comte de Mau- repas et lui désirent que nous fassions le sacrifice | entier du ressentiment légitime que nous avons tous des discours outrageants tenus tant conlre nous que contre nos commissaires, au sujel de la rédaction de l’arrêt du 12 mai dernier; et de plus, que les copies de notre mémoire apologétique ne soient pas répandues. « Pour donner aux deux respectables ministres, qui veulcnl bien nous assurer de l’intention ouest S. M. de nous faire justice, la preuve la plus com- plète de notre respect, de notre reconnaissance el de notre soumission, nous avons arrêté qu’il ne sera fait, quanta présent, qu’une seule copie du compte rendu, pour être remise à M. Amelol uni- quement, el que nous attendrons que les deux mi- nistres en aient pris lecture, pour savoir de M. Ame- lol s’ils jugenl que nous devions en envoyer une semblable’ à .MM. les premiers ^eiililshoimiic- de la chambre; mais que M. de Beaumarchais fera un mémoire fort court pour le ministre, qui tiendra lieu, quant à présent, de la requête où non- àe ions exprimer en raccourci tous les objets de nos de- mandes; auquel mémoire ce compte rendu servira d’appui, étant fondé totalement sur des piècesjus- liflcatives; el il ne sera fait rien autre chose quant à présent. « Mais en mettant ainsi nos justes ressentiments aux pieds du roi, nous supplierons S. M. de rece- voir les supplications de la littérature entière pour l’élévation d’un second théâtre, et la destruction des misérables tréteaux élevés de toutes parts, à la honte du siècle; El de vouloir bien permettre qu’en cas de nou- velles difficultés de la part des comédiens, et d’une obligation de la nôtre d’employer contre eux les voies juridiques, soit pour l’exécution de l’arrêt, soit pour d’autres réclamations légitimes, notre mémoire apologétique puisse nous servirde moyens publics de défense, comme contenant les preuves les plus authentiques de nos droits attaqués, et de notre conduite modérée en les défendant. Signé, Caron d< Beaumarchais, Marmontel, Se- daine,Leblanc,BlindeSainmore, Rousseau, Cailhava, Gudin de la Brenellerie, Sauvigny, Faïuit, Laplace, Barthe, Ducis, Chamfort, la Harpe, /.< mit rre,B ’■ n de Chabannes, Lcfévre. » RAPPORT AUX AUTEURS DRAMATIQUES SUR LE TRAITEMENT PROPOSÉ PAR LA COMÉDIE FRANÇAISE EN 1791, ET DÉLIUÉRATION PRISE A CE SUJEj ’ Vous désirez, messieurs, que je vous offre, sous la forme d’un nouveau rapport, les vues qui ten- . Les auteurs dramatiques, fatigués d’entendre partout des per- sonnes induites en erreur leur dire qu’ils traitent mal les comédiens