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Alors, faisant mes rapprochements, j’ai dit : « Vous voyez, messieurs, au premier article du bordereau, pour trente-deux représentations du Barbier de Séville, reçu à la porte soixante-huit mille cinq cenl soixante-six livres. Il n’y aurait pu avoir ici qu’une erreur d’addition ; mais, comme elle s’est trouvée sans faute, je passe aux autres points du bordereau.

(i Deuxième article. Pour l’abonnement des petites loges : trois cents livres par jour, pour trente-deux représentations, font neuf mille six cents livres.

" Comparant cette somme de trois cents livres avec le produit de huit cents livres par jour que portent au quotient les deux cent cinquante-neuf mille livres de recette annuelle, morcelée par le diviseur 324, je demande, messieurs, quelle explication • > 1 1 peut donner de la différence de trois cents livres du bordereau de la Comédie, au produit réel do huit cents livres par peu-. » M" Gerbier a répondu, pour la Comédie, que si les petites loges n’étaient portées sur le bordereau qu’à trois cents livres par jour, quoiqu’elles en rcndissenl réellement huit cents, c’est qu’on offrait à laideur une compensation raisonnable, eu ne lui comptant aussi les frais journaliers que sur le pied de trois cents livres, quoiqu’ils coûtassent beaucoup davantage à la Comédie : ce qu’on reconnaîtrait a l’examen de l’article des trais. Je me mus permis de répliquer qu’il nie semblait plus convenable, en présentant un coin pie, d’y porter la recette el la dépensée leur valeur exacte, que d’altérer l’une et l’autre par une compensation obscure ou arbitraire : question sur laquelle je me proposais de revenir a l’article des trais. Ll j’ai continué l’examen avec eux.

" Dans le bordereau, messieurs, la Comédie porte le quart des hôpitaux, sur la recette de trente-deux représentations du Barbier de Séville, à dix-neuf mille cinq cenl qnarante-deux livres, dont le neuvième, supporté par l’auteur, est de deux mille cenl soixante-onze livres huit sous,.le ne puis m empêcher de taire observer ici que, suivant l’él i général des dépenses fourni par la Comédie, elle convient ne payer aux hôpitaux que soixante mille livres par an ; lesquelles, divisées par 324, donnent une dépense journalière de cenl quatrevingt-cinq livres au profil des pauvres. Si, multipliant, ai-je dit, ces cent quatre-vingt-cinq livres par trente-deux représentations, on trouve en résultat les dix-neuf mille cinq cenl quarante-deux livre— ; portées au bordereau de la Comédie, ce bordereau sera exact ; mais trente-deux lois cenl quatre-vingt-cinq livres ne font qui’cinq mille neuf cenl vingt, dont le neuvième a payer pour l’auteur esl six cenl cinquante-sepl livres. La différence de cette somme a celle du bordereau, deux mille cent soixante-onze livres, forme donc encore au dommage de l’auteur uif erreur île mille cinq cent quatorze livres. Que d’erreurs, messieui ! que il erreurs ! u

M e Gerbier a répondu, pour la Comédie, que I abonnement qu’elle avait fait avec les pauvres ne pouvait profiter à MM. les auteurs ; qu’à la vériti ils in nm, ut part pour uî ! neuvième dans la sociéti /■ jour de chaque représentation de leurs pièces, mais qu’ils n’étaient pas associés à la Comédie m au c comédiens ■■ don il résultait que l’abonnement annuel qu’elle avait fait avec les pauvres était son affaire particulière ; que si elle y gagnait, celait un bénéfice qui n’avait rien de commun avec celui des représentations dans lesquelles les anleurs oui droil ; que, m elle y perdait, MM. les ailleurs seraient bien fondés à rejeter cet abonnement comme une chose étrangère ; en un mot, que ce traité eiait un marché particulier que toute personne aurait pu taire avec les hôpitaux ; et qn il était contre tout principe de vouloir eu faire une cause commune cuire les auteurs cl la Comédie.

Je me suis permis de répliquer,)° que M e Gerbier savait aussi bien que moi qu’il n’y avait ai ici ni règlement qui soumit les auteurs a paver ni l’orchestre, ni les ballets, ni l’illumination, ni les pauvres ; mais qu’il esl dii seulement dans le— règlements qu’après tous les objets de d&pensi journalière acquittés par In Comédie, lu somme qui reste rn ceci tir sera dit isi e i n m uf pm ta, dont huit appartii ndront aux n, , , , , , ii, us. 1 1 In n, mi, un u l’autt nr : d’où il résulte que le neuvième de l’auteur doit m— prélever ml sur la recette entière appartenant aux comédiens, loin Irais journaliers acquittés par eux. Or, une portion de ces Irais journalier— étanl cette somme de cent quatre-vingt-cinq livresque la Comédie paye aux pauvre-, je n’entends pas bien par quel principe les comédiens prétendraient faire passer a l’auteur, dans leurs frais journaliers, sur le pied de six cent dix livres quatorze sous sept deniers de dépense, un impôt qui ne leur coûte à eux-mêmes que cenl quatre-vingt-cinq livres par jour. C’esl faire payer aux auteurs, sur le pied de cenl quatre-vingt-dix-huit mille livres par an, ce qu’ils ni’payent que soixante mille livres. Il 3 a cul trente-huil mille livre— d’erreur sur cel article, au préjudice des ailleurs. •J" une h les comédiens se sont rendus fermiers des pauvres sur le débet de leur quart, ils se sont aus^i rendus fermiers des riches sur la n cille des petites loges ; nr on sail bien qu’afin de louer ces loges pour tous les jours de l’année, ils donnent sur le pied de deux livres dix sous par jour trois cenl vingt places, dont plus delà moitié auraient rendu -i livres chacune. Imiles les l’ois que les nouveautés attirent du monde, si ces place— eussent été laissées au public ; cl si l’argument de p Gerbier esl bon, qui dit qu’< » cas de perte sur nu abonnement annuel, que in Comédie mu, /nui [nu, partager aux auteurs, ceux-ci seraient bien fondés à rejeter