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mer député du district de Sainte-Marguerite » (dans l’assemblée de la commune).

Ô citoyens ! on ose articuler dans cette prétendue motion, portée en assemblée légale de bons citoyens réunis pour arrêter tous les désordres ; on ose articuler, comme chef d’accusation, que moi a « était insère dans Les listes de proscription, » el que « Je peuple m’attendait dans La place, de ses ci mas&aeites ! » ■ Comme si l’horrible lâcheté qui a l’ail imprimer (v— listes g Duvail servir d’inculpa-Liori contre les « ictimes dé : s au gré de leur inimitié ! comme si la Bttreur d’un peuple qu’ils égarent, et des férocités duquel ils sont les seuls vraiment coupables, pouvait de-venir à vos yeux un titre de réprobation !

Et une assembl le district où personne ne me connaît, n’a.jamais vécu avec moi, se eend publiquement complice de cette exécrable infamie 1 ! Je vous dé ce ici cet attentat, de quelque part qu’il vieane, el ij’ea attends vengeance, en réclamant votre justice pour en connaître’•• auteurs.

« Hier, continuai-je, vous avez ordonné ipi’uu v districl de Paris^fui a fait enlever des fusils dans » le château d’an citoyen, M. Anisson du Perron, <■ vint nous en doi p ses motifs : un district aujourd’liui veut m’enlever 1 honneur ; je demande « qu’il soit tenu de vous nommer ses motion naires, ■ ou de répondre devant vous du crime affreux « dont il se charge : d’autant plus grand, inesa sieurs, que son premier effet est sans doute Tinte suite d’un refus dont j’ai demandé ce malin « l’explication qui vient d’amener celle-ci. Le sieur lime], que jie ne connais pas, n’était pour moi ■ qu’un échelon, qu un moyen d’arriver à l’éclairu cissement d’une atrocité révoltante, doul Imil « citoyen doit frémir. Je n’v ai mis aucune vivait cité ; mais quand j’en aurais mis, messieurs, en « parlant dans un lieu qui n’ctail pas votre assena » Idée, quel intérêt croil-on que vous dussiez y premire ? i ; r fait vous était étranger. Je ne < craindrai point d’ajouter qu’liier malin, a cette (place, deux iiieml.i’és déballant une question dans rassemblée, l’un d’eux insulta l’autre, en ■ ■ qualité de financier ; lequel, ne pouvant inudei’eisa sensibilité extEème, Iui répondit imprudemment. .. par l’injure la plus grossière. Cette « . provocation eut eu des suites fâcheuses, si le •i membre offensé, qui s’était emporté trop loin, a n’eut désavoué’, sur nos représentations, le mot ii qui lui était échappe dans uu mouvement de co-1ère doul il n’avait pas été maître. Vous avez « cru dans votre sagesse ne devoir donner nulle . Je me trompe en disant que personne ne m’y connaît : on m’assure i l’iostanl que le sfi ui Kornman el quelque autre agent qui se cache out soulevé tout ce district, où leur domicile est situ, — ; que sept ou huit hrigauds, ([ui tous vivaient de calomnies pendant le procès Koiuman, contre lesquels j’ai rendu plainte chez le commissaire Dufresne, conduisent cette sale inti i^ue : heureusement pour moi, je n’ai jamais vu ni connu uu seul de ces honnêtes gens. « suite à cette rixe véhémente ; à plus forte raison, messieurs, n’y a-t-il pas lieu, selon moi, de déii libérer sur une prétendue provocation de duel, qui n’a pas existé de ma part, que je nie hauteu ment, el qui, fùt-elle bien prouvée, n’intéresse « en rien l’assemblée, puisqu’elle se sérail laite a ci lias bruit, sur un escalier, el loin d’elle : à moins I’qu’il ne suffise qu’une chose très-simple ail « quelque rapport avec moi, pour mettre ici tout ci le monde en rumeur ; ce que je suis bien loin » de supposer. La plainte que je vous porte contre « l’atrocité du libelle que je dénonce a seul une « vraie importance, et je vous prie dv faire « droit…

Tel fut, messieurs, mou plaidoyer. Vous nous files sortir, le sieur Morel et moi, pour délibérer librement. Vos débats durèrent six heures, à mon très-grand étonnement ; et ma surprise fut extrême quand votre président, messieurs, m’apprit, au nom de l’assemblée, que, « sur la dénonciation de ci propos violents tenus par moi, el sur les inculpait ions de quelques districts, dont je demandais a a mis justifier, l’asseiii I ilee avail arrêté que je ci m’absenterais jusqu’à ce qu’elle eût prononce u sur l’une el l’autre affaire. »

Jeu— ri mu ueii r de vous l’aire observer que j’avais désavoué cette provocation d’un duel, qu’on nie prêtait gratuitement, v quoi le présidenl répondit qu’aussi l’arrêté ne parlait-il que d’une dé eiatioii faite, et non d’une chose jugi e. Sur la seconde question, j’observai que seul l’avais investi l’assembl Le l’affaire du libelle, par la plainte que j ; n poi I us que, n iv nul y mt exprime cette plainte en la donnant comme formée sur des inculpations dont j’entendais me justifier, mais> seulement contre une atrocité dont je vous demandai justice, l’énoncé de votre arrêté ne me paraissait point avoir eette exactitude honorable qui caractérisait les autres. « D’ailleurs, ai-je « ajtou té, messieurs, le droit très-certain déjuger, a dont est pourvue cette assemblée, n’emporte u POINT LE DIIOIT DE lMIHJCUKIt. Et l’exclusion d’ilU ci membre étanl la plus forte peine d’une faute « quelconque dont vous l’auriez jugé’coupable, « l’invitation de s’absenter, avant que vous sachiez » s’il est coupable ou non, me semble outre-passer. u le droit respectable d’un juge.

.. lie plus, vous u êtes point messieurs, la muci nii ipaliie de la ville, mais une assemblée provic, soire établie pour la composer, en exerçant ses ci droits aussi par provision. Si l’abondance de vos ci travaux vous forçai ! d’oublier mon affaire, ou de „ l’éloigné » à tel point que, la municipalité fori U,.é, votre mission vint à Unir avant que vous » m’eussiez jugé, il en résulterait deux maux : ci l’un, de me laisser sous le coup d’une horreur « de laquelle je vous ai demandé jiustice ; l’autre, « que pendant ce temps VOUS auriez privé’mon « district de l’appui de son député : car il n’en