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autre : TOUT CELA M’EST PARFAITEMENT ÉGAL.

Ainsi tout ce que l’époux veut, ce n’est point que sa femme ait des domestiques vestales, ni qui la gênent dans ses goûts ; mais seulement qu’elle ait des servantes discrètes, qui voient tout et ne bavardent point. Voilà comment le mari chassait les intermédiaires suspects.

Le lecteur n’oubliera pas non plus que c’est au sieur Daudet qu’il a fait ces détails obligeants.

Mais enfin l’époux a trouvé dans sa lettre du 24 août cette phrase triomphante : Elle prendra une autre femme de chambre et un autre domestique, et par ce moyen nous voyagerons ensemble. Aussi voyez-le triompher (page 23 du second libelle) : .. J’annonçais, dit-il. en donnant cette nouvelle au sieur Daudet, que mon intention n’était en aucune manière de favoriser les intrigues Kornman avec qui que ce fût. •• Si par hasard vous aviez eu, lecteur, l’inattention de vous laisser surprendre à cette hypocrite i iprenez dans sa lettre du 29 juillet 1780, et toujours à _l. Daudet, cette phrase que j’avais négligé de .use :

Il me fait grand plaisir d’apprendre qui lu nounm ol’e vous avez procurée à ma femme soit un si bon sujet. Je souhaite qu’elle i.a con-

! vous ait des obluj itions Je la lui avoir 

donm < .

Il suit de ce rapprochement qu’à l’épo juillet et d’août 1780 le mari dans son i nvoyait Ions les domestiques, pour que le sieur Daudet n’eût point d’intermédiaire à lui dans la maison de -on épouse : et dansses lettres, même non-seulement sa femme p< ut g . ll< i • ut, mais il rend grài ami Dau

femme. Il souhaite qu’elle la i lui en ait ’ ut...

Combien la letti mus laquelle il dit a l’é] s qu’il donne an bonne ■ < iurir ! maisl’époux, qui la tient, se jardera de la montrer ! Maintenant vous savez,

iurquoi le bon mari d’alors ne représenti

Je supplie qu’un redouble ici d’ati pour moi.

<’ Pourquoi !<■ sieur de Beaumarchais n’imprimet-il que i m on épouse ’.Me

Qu’elle les pro-

i duisc, -i elle l’ose ! qu’elli | surtout la Icttr que je lui ai écrite pendant que j’étais a ■ Spa, el qui’ le sieur Daudet était chargé de lui < remettre ! Que craint la dame Kornman ?Si en • effet j’ai favorisé ses désordres , ma corresdoit i prouver. Qu e

donc connaître cette correspondance ’ bravade, je vais démontrer

q i'il >■- ! taux que le sieur Kornman ait i a sa femme dt ua ci nts /■ Un . i omme il vais prouver qu’il en écrivit cinq, et pas -i ; que ces lettres sont nulles ou qu’elles li condamnent. Qu’on soit sévère sur mes preuves : j’ai tant été maltraité dans le monde sur cette infàmi eule affaire, qu’on doit me pardonner d’avoir quelque plaisir à bien prouver que j’ai toujours raison. Les magistrats sont des années a peser le pour i i le contre avant qui d’oser prononcer. L tranche en dix minutes sur le libelle d’un Ber-Si je n’ai rapporté dans mon premier mémoire qu’une seuli- lettre de l’époux à -a femme, comme il me le reproche, c est que je n’avais alors qu’un seul fait à prouver, la bénignité d’un mari devenu depuis si brûlai, et que cette lettre j suffisait. Aujourd’hui que dois-je établir ? deux faits dont j’ai la preuve en main :

° Qu’il n’a écril que cinq lettres à -a femme pendant cinquante-quatre jours d’absem e ; ° Que ces cinq h tins, loin de montrer un mari grondeur, irrité du desordre qu’il lui imp i courte-, vagues, vides ou nulles, arrachéi ce a l’époux qui rougit de son rôle et qui ne -dt comment écrire ; enfin, qu’excepté celle transcrite dans mon premier mémoire, où il consent que sou épouse reçoivt l’ami ! i : i isitei <i Baie, aucune des autres ne. dit rien. Malgré l’ennui que je vous cause, ô mon lecteur, m- m’abandonnez pas : tout le procès est dans ces lettres, et surtout dans l’explication qu’un fougueux écrivain en donne.

i.- i i juillet 1780, ’."u arrivant a Spa, le i époux écrit à son ami : « Je vous accompa Un pour uni femme, el je vous serai obligé « de la lui remettre. » .Donc une lettre.) Comptons bien.

Moi je n’ai pas cette p< tite !• Un . elle seule manque à la liasse. On jugera par les quai, de quel Ion était celle-là.

Sa lettre du 19 juillet au sieur Daudet our-là il n’écrivit point a sa femme ; mais Spa, longue i pîti e à son cher ami, et très-court billet à sa femme, en s’excusant sur sa fatigue. Voyez de quel style terrible il soutient son Ion irrité.

s<> :- couvi rt de l’ami Daud

«J’ai vu avec beaucoup de satisfaction, ma femme, que nos enfants se portent bien, el que Lu aies leur bi

« rencontrent en ceci, el il raut espérer que cela c. ne sera pas la seule oi casiou. .le ne répliquerai que nous

..Hun - suffisamment expliqués là-dessus. » Il esquivait les explications par écrit. > Je .. que tu sois toujours heureuse ■ i . , ntribuerai loujour > ] qui dé-