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Ainsi, dans l’état actuel des choses 11, les anciens magistrats ont outre-passé leur droit respectable, et sont sortis du devoir, en voulant forcer la main au feu roi par des arrêts de défenses, et par une cessation de service qui n’était ni à leur choix ni en leur pouvoir. S’ils en ont été trop sévèrement punis, ce n’est pas ce que j’examine, on peut les en dédommager.


CONCLUSION.


Si tout ce que je viens d’établir est juste, il en résulte que, dans les lettres qui feront rentrer le parlement, ce corps doit être purement et simplement rappelé à ses fonctions, et non recréé à des fonctions nouvelles, car les siennes n’ont pu être anéanties 22.

Dans l’édit du règlement, il me paraît que la borne du pouvoir négatif et passif peut être facilement posée entre le refus de concourir par l’enregistrement et la coaction à ce qui paraît injuste (et c’est le dernier terme de la fonction du magistrat), et la liberté de s’opposer à la volonté du roi par des arrêts de défenses et des cessations de service, ou tous autres moyens actifs qui lui sont interdits et ne lui appartiennent nullement. Tout le reste n’est qu'une dispute de mots, ou des combats de haine personnelle.

Voilà mes idées, que je soumets avec respect au jugement des personnes éclairées qui daigneront en prendre connaissance.

Signé Caron de Beaumarchais.

N. B. Pour ôter aux méchants tout moyen de me nuire, en supposant que j’ajuste aux événements actuels un mémoire faux, imaginaire, j’ai déposé au greffe la seule copie qui m’en reste, écrite alors par mon beau-frère, mort il y a près de six ans.

Qu’il me soit permis d’ajouter à cette profession de foi une autre preuve de mon horreur pour ce qui peut aigrir les cœurs et les esprits. Un sujet très-frivole en avait fourni l’occasion : il n’en montre que mieux quelle est ma règle de conduite en tout genre d’affaires où l’État est intéressé.


Lettre de M. de Beaumarchais à M. Saiffert, laquelle a été répandue

Paris, ce 30 mai 1788.

« Vous me mandez, mon cher ami, qu'il se répand dans le public des pamphlets contre les magistrats, et qu'on a l'infamie de m'en attribuer quelques-uns.

« Ma religion, vous le savez, est de ne rien écrire sans y mettre mon nom. Si quelque chose m’a fait distinguer M. de M*** des autres écrivains satiriques, c'est qu'il s’expose franchement à la vengeance de ceux qu'il blesse, et que signer même un outrage est un genre de loyauté.

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r 1rs lettres suivantes si j’approuve les le irca rrn 5 et les libelles sur une quesju intéresse la nation entière Toute preuve es i bonne ù produire dès qu’elle marche à son but. « Lesi lédiens français ont voulu.i r Folle Journée a l instant où le Palais s est fermé ; il— s’y portaient avec i mpress. ment obligeant puni— I auteur. il ont voulu lever l’obstacle qui I intérêt de ; re mi I d , >ure à a reprise ; ils m’ont écrit, ont di li ibué des rôles ; et moi j ■ voit envoie mes réponse ù h m . En mî.

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-i-nii, ils les tie intdu roi.— V.h ] i h .-Runicnt. 1 i

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semainier ordinaire. Faites-en l’usage qu’il vous plaii l’aie. »

Lettre ù M. Florence, pour ta Comédie française. 10 mai 1788 i

i. Je pars à l’instant pour Chantilly, mon cher Florence N’ayant reçu aucune nouvelle de vous sur la re mise à M Rouen, notaire de l’institut de bienfaisance .1rs sept mille six cents livres provenantes du produit de la cinquantième représentation du Mariage de Figaro, donnée en faveur des mères qui nourrissent, j’en ai conclu que la C die persistait dans le refus de me faire cette justice, et, de ma pari, j’ai cru devoir panier ma résolution de ne plus laisser jouer la pièce qui donne lieu à une telle diffî. ulté. Si je me trompe, et que la Comédie ait envoyé à M. Rouen une recette que ni 1 1 Comédie ni moi n’avon droit d’employer à aucun autre n âge.i ne me reste plus qu’une remarque à vous t. une et je vous prie de la communiquer aux perso s les plus raisonnables du Théâtre-Français. C’est qu’il peut paraître étrange et peut-être indécent que la comédie choisisse un instant d’affliction, de trouble et de deuil, I ■ i, mettre au théâtre la pièce la plus gaie qu ell. lit au répertoire, et surtout a cause de l’audience du troisième acte, qui pourrait être envisager n.mnie un projet formé, par les comédiens et par moi, d’opposer le tableau du ridicule d’un sol juge à la véritable douleur dans laquelle la magistrature est plongée. ■ En tout état de cause, et si mon avis a la moindre influence, je crois que l’instant de remettre la Folle Jounu si mal choisi pour la décence publique, pour la respectueuse circonspection dans laquelle un auteur citoyen doit se renfermer aujourd’hui, et pour l’intérêt de la Comédie, qui ne peut espérer de voira ce spectacle un seul homi [ui tienne aux tribunaux : car ils sont ions dans l’inq tude et la consternation sur les suites du coup d’autorité actuel, quel qu’en puisse être le motif.

, , Je vous invite il : à renvoyer à d’autres temps la remise d’une pièce qui serait justement désapprouvée dans celui-ci,

, — etc…

Autre letti e du mênic au même. « Samedi 10 mai 1788, en montant en voiture, u Après vous avoir écrit ce matin, mon cher Florence, mon àme s’est de plus en plus attristée sur toutes les nouvelles que j’apprends. Quel homme peut mal né pour s’égayer dans cet instant de trouble général ■ Dieu ne plaise qu’on puisse me reprocher d avoir laissé reprendre au théàtr i ouvrage plaisant de moi, lorsque la France esl dans les larmes ! , Je m oppose.i ■, autant qu’il est en moi, à ce qu on donne la Folle Journée ; et si j’avais quoique crédit, j’irais plus loin sur le spectacle.

„ Communiquez, je von-, prie, cette lettre à tous me sieurs les comédiens, et faites-moi là-dessus, en I. air nom, une réponse qui me tranquillise, , Je vous salue, et suis, avec confiance en votre sage ■,’, mon cher Florence, votre, etc. ■■ P. S. ri M. Sai/fcrt.

j u TOus-mème, mon ami, si l’homme qui s’exprimait ainsi il v a un mois devient as ez vil aujourd’hui I r servir l’un des deux partis en faisant des pamphlets contre i autt i.

Signé Beaumarchais le cultivateur. I. A cette ép iqi

il n’était point question d, ■ bruits q