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LETTRES DE VOYAGES

vres. Il implore les riches avec autorité et trouve moyen avec une poignée de fidèles de faire des œuvres de charité remarquables. Il donne aux malheureux avec délicatesse, sauvegarde leur dignité dans ses aumônes — vertu très rare dans un pays où la vanité personnelle joue un si grand rôle.

Je me proposais d’aller faire visite à cet honnête homme et j’en fus empêché par des circonstances indépendantes de ma volonté, mais j’irai certainement lui présenter mes respects à mon retour au printemps. Je tiens à rendre hommage et à serrer la main à un si bon prêtre, qui a su dans un pays aussi divisé, s’attirer l’estime de tout le monde.

En rentrant, nous trouvons des invitations à dîner chez le commandant Stoëckel, de l’école militaire. J’allais ainsi renouer une vieille connaissance ébauchée en 1886, à Paris, lors de mon précédent voyage.

Le lendemain soir, une partie du personnel militaire et civil de l’école se trouvait réunie autour d’une table somptueusement servie. La fanfare des élèves de l’école jouait pendant le repas. Le menu du dîner et le programme de la musique avaient été dessinés pour la circonstance, par le professeur de l’école, et