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LETTRES DE VOYAGE

embarras. C’est ce que ne comprennent pas toujours les étrangers, car je remarque quelques Anglais qui ont voulu faire les malins et se moquer des douaniers, en prétextant leur ignorance de la langue française. Mal leur en a pris, car on les a forcés d’ouvrir leurs malles, sacs et valises et on leur a confisqué quelques bibelots insignifiants qu’ils avaient oublié de déclarer. Ils ont voulu se rebiffer et ont voulu savoir pourquoi on les forçait, eux, d’ouvrir leurs malles, tandis qu’on laissait passer de nombreux voyageurs sans les inquiéter le moins du monde. — “C’est, répondit l’officier des douanes, parce que le public voyageur, en général, est poli et obligeant et que vous n’êtes, vous, ni l’un ni l’autre.” La réponse était méritée. On ne gagne jamais rien à vouloir être insolent en pays étrangers, et c’est ce qu’apprennent à leurs dépens de nombreux individus qui croient pouvoir bousculer les employés comme ils bousculent leurs domestiques.

Nous montons dans un wagon du chemin de fer du Midi, à destination de Biarritz, qui est peut-être la plus belle et la plus fréquentée des stations balnéaires de l’Europe. Les faveurs de la cour, sous Napoléon III, contri-