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LETTRES DE VOYAGE

bas, que domine de près les hauteurs fortifiées. C’est l’ancienne Igilgili des Romains.

Djidjelly, éprouvée par les tremblements de terre de 1836, s’est relevée de ses ruines, et présente aujourd’hui, deux villes d’aspects bien tranchés : l’ancienne ville arabe, sur la presqu’île, devenue exclusivement quartier militaire ; la ville française si remarquable par ses larges rues qui, bordées de magnifiques platanes dominés par le clocher et le minaret, s’étendent entre sa devancière et le pied des collines. Les édifices civiles et militaires n’offrent absolument rien de remarquable. Le port dans lequel on peut mouiller pendant la belle saison, est abrité au sud et à l’est par les terres, et est en partie défendu des vents du nord par une ligne de rochers qui s’étend est-ouest à plus de 800 mètres, et se termine par plusieurs rochers plus élevés, sur l’un desquels a été placé le phare.

Bougie est une ville de 12,000 habitants, bâtie immédiatement au bord de la mer sur le flanc du Mont Gouraïa. C’est l’ancienne Bedjaïa des Carthaginois et les Romains lui avaient donné le nom de Saldæ.

Saldæ était, au Ve siècle, une des villes épiscopales, si nombreuses, de la Mauritanie