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LETTRES DE VOYAGE

fit d’importantes fournitures de blé à la France pour la somme de 8,000,000 francs. Il était lui-même débiteur de négociants français qui, pour sauvegarder leurs intérêts, mirent opposition au paiement de cette somme. Bacri se plaignit au dey Hussein-ben-Hassin qui entra, à ce sujet, en pourparlers avec le consul français, M. Deval. Ce dernier ayant soutenu la légitimité des revendications de ses nationaux, le dey, dans un mouvement d’impatience non justifié, porta au consul un coup d’éventail. La scène eut lieu dans un pavillon de la Kasbah, qui existe encore et que l’on nomme pavillon de l’éventail. C’est alors que le consul et les Français s’embarquèrent sur les vaisseaux de l’amiral Collet qui croisaient en rade d’Alger. En 1829, l’amiral de la Bretonnière bloqua Alger, et le 14 juin 1830, l’armée française, forte de 35,000 hommes, et commandée par le maréchal Beaumont, ministre de la guerre, débarqua à Sidi-Ferruch. Quatre jours plus tard, la sanglante bataille de Staouëli ajoutait une glorieuse page de plus aux faits d’armes des Français, et ouvrait le chemin d’Alger, qui tomba le 5 juillet suivant. Un traité de paix assura pour toujours à la France la possession de l’ancienne capitale barbares-