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LETTRES DE VOYAGE

Mostancer fit bloquer Alger par terre et par mer et l’emporta d’assaut après un long siège.

Ces cruels vainqueurs massacrèrent sans pitié les habitants ; les actes les plus barbares furent commis, les femmes et les enfants ne furent pas épargnés. Les chefs algériens, soumis aux plus barbares traitements, chargés de chaînes et maltraités d’une façon odieuse, restèrent enfermés dans les cachots de la citadelle de Tunis jusqu’à la mort du féroce Sultan, leur vainqueur. Son successeur, El Ouatuer, ordonna, le jour de son avènement au pouvoir, la mise en liberté des chefs algériens que la misère et le désespoir avaient conduits à la folie. Toutes ces luttes meurtrières et sauvages qui faisaient passer Alger de main en main avaient arrêté incontestablement le mouvement intellectuel et civilisateur parmi les Algériens qui, jusqu’au XIXe siècle, ne songèrent qu’à sauvegarder leurs familles et à protéger leurs propriétés.

Il est impossible de relater ici, dans le cadre restreint d’une correspondance, toutes les luttes intestines et extérieures dont Alger eut à souffrir, mais, ce qui est établi sans contestation historique, c’est que les Algériens, quel que fut leur maître, ont été de tous temps