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LETTRES DE VOYAGE

d’instruction publique et de bienfaisance. Les communications avec la France et le reste de l’Algérie sont nombreuses, et tout fait prévoir pour Bône un avenir brillant et prospère.

Nous nous trouvons ici à deux kilomètres d’Hippone, l’ancien siège épiscopal de Saint Augustin, et c’est naturellement le pèlerinage obligatoire des touristes et des voyageurs que d’aller visiter les ruines de la patrie du grand évêque. J’emprunte à M. Piesse le récit suivant que je trouve dans son intéressant travail que j’aurai si souvent l’occasion de citer, sur l’Algérie :


Pour se rendre à Hippone, on suit la route de Constantine ; après avoir passé devant la grande koubba de Sidi Ibrahim, on traverse le Bou-Djema sur un ancien pont romain ; on prend ensuite à gauche une route ombragée par des oliviers centenaires, et bordée de splendides haies de grenadiers, d’aloès et d’acanthes, derrière lesquelles sont éparpillées, au milieu d’une végétation non moins vigoureuse, des villas, des maisons de maraîchers et quelques ruines.

Hippone, l’ancien Ubba, colonie marchande de Carthage, reçut des Romains le nom d’Hippo Regius, de ce que le roi des Masséliens venait camper près de là pendant une partie de l’année. Quand la Numidie fut réunie à l’empire, Hippone était avec Carthage, le plus opulent marché de l’Afrique romaine. C’est alors que les habitants, enrichis par le commerce, élevèrent ces