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LETTRES DE VOYAGE

à Tunis, de toutes ces populations d’origines si diverses. Aux alentours de la Porte de France c’est un va-et-vient incessant de gens de toutes nations et de tous costumes.

Les Berbères et les Arabes sont drapés dans des burnous blancs. Les Maures, fort élégants, affectionnent les couleurs très claires, bleu tendre, crème, pêche ; les étoffes qui composent leur costume, souvent fort riche, sont toujours choisies avec beaucoup de goût ; ils portent la chéchia rouge enveloppée du turban blanc et quelquefois vert. Leurs femmes sont également vêtues de couleurs claires, mais elles sont enveloppés dans des burnous et leur visage est caché par un voile noir ; presque toutes elles sont beaucoup trop grosses, ce qui rend leur démarche lourde et disgracieuse.

Les Juifs italiens ont le costume européen mais ils portent la chéchia. Les autres ont à peu près l’habillement des Maures, à l’exception du turban, qui est noir. Les femmes juives, non moins lourdes que les Mauresques, sont curieusement vêtues d’un pantalon collant de soie blanche, ont le visage découvert et sont coiffées d’un bonnet pointu et doré qui produit l’effet le plus pittoresque. S’il y a des