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LETTRES DE VOYAGE

car on sent ici qu’il y a le gouvernement anglais, mais la population indigène de l’île, curieux mélange d’italien et d’arabe, ne me paraît pas très recommandable au double point de vue de l’amour du travail et de l’honorabilité individuelle. Les rues sont pleines d’hommes et de femmes qui flânent au soleil, surveillant l’horizon pour voir s’il n’y a pas quelque part quelque étranger à dévaliser. Ce que j’ai dit des cochers de Naples, comme audace et comme mensonge peut fort bien s’appliquer aux cochers de Malte. Ce sont les plus effrontés coquins du monde, qui vous demandent sans broncher un dollar pour une course que le tarif cote à dix cents. Il s’agit d’être assez malin pour ne pas se laisser dévaliser et il y a heureusement la police qui les met à la raison. Les marchands indigènes vous arrêtent aussi dans la rue pour vous offrir leurs bibelots à des prix exagérés, dont ils rabattent d’ailleurs de moitié, à première demande. Malte est le pays du marchandage par excellence, mais c’est certainement un endroit à recommander à ceux qui visitent les ports de la Méditerranée. Il fait actuellement un temps superbe et nous nous rendons, à l’instant, sur une place publique, pour y en-