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LETTRES DE VOYAGE


DIX-HUITIÈME LETTRE


Messine, 25 déc. 1888.


J’ai attendu d’avoir quitté Naples avant d’écrire mes impressions, car c’est une ville si curieuse à voir et à étudier, que cinq jours suffisent à peine pour voir ses musées, ses églises et pour visiter le Vésuve, Herculanum et Pompéi. C’est à bord du steamer qui conduit à Messine que je consulte mon guide et que j’essaie de rassembler mes souvenirs.

Je me rappellerai toujours notre arrivée en gare de Naples, à deux heures de l’après-midi, par une superbe journée ensoleillée. Une foule bariolée encombrait la place et il fallut tous mes efforts pour empêcher tout un régiment d’officieux de s’emparer de nos effets. Chacun criait, gesticulait, s’injuriait, se bousculait et le pauvre voyageur aux abois, après avoir traversé cette cohue multicolore,