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camp à Saint-Pétersbourg pour en traiter.

Le départ du général Lauriston pour le quartier-général de Kutusow, eut lieu le 4 octobre. Le prince russe adressa à son souverain la lettre de Napoléon. Mais celui-ci attendit vainement une réponse pendant plusieurs jours.

Napoléon s’était abusé sur les intelligences qu’il pouvait avoir en Russie ; il en avait, et j’en ai eu la certitude. Mais ce ne fut qu’après la campagne de 1812, que le ministre de la police de Saint-Pétersbourg découvrit quelques fils de l’espèce de conspiration qui existait depuis long-temps dans le sein de l’empire russe. On assurait, à la fin de 1812, qu’Alexandre avait aliéné par ses déférences et ses liaisons avec Napoléon la plus grande partie du sénat de Russie et de la noblesse, qui est toute-puissante ; et on ajoutait que s’il n’eût pas repoussé Napoléon, il aurait partagé le sort de son père. Il est certain que des considérations de ce genre déterminèrent Napoléon à susciter des troubles en