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la Bourse et la Banque étaient la proie des flammes, on ne douta plus que ces incendies ne fussent prémédités, et la consternation s’empara de tous les esprits. Napoléon en témoigna la plus vive douleur.

Les ravages des flammes allaient toujours croissant. Un vent impétueux, qui s’éleva dans la matinée du 16, rendit l’incendie général ; il ne s’arrêta que le 20 ; mais alors les neuf dixièmes de Moscou avaient disparu.

Napoléon fut obligé de quitter le Kremlin le 16 au soir ; il se réfugia dans le château impérial de Paterskoé, à une demi-lieue de la ville, sur la route de Saint-Pétersbourg.

Les premiers incendiaires que l’on surprit en flagrant délit furent tués sur la place ; les autres furent livrés à une commission militaire, et pendus à des poteaux sur la Place-Verte. Ils déclarèrent tous qu’ils n’avaient agi que d’après les ordres du comte Rostopchin.

Le Kremlin, préservé par son enceinte,